Ce mois-ci, c’est le retour des élèves sur les bancs de l’école. Toutefois, la réalité est tout autre pour les enfants et adolescents en situation de handicap. Au sein du réseau Unapei, 23% des enfants en situation de handicap intellectuel n’ont accès à aucune heure de scolarisation.

Bien que la scolarisation en milieu ordinaire des élèves en situation de handicap soit un principe de droit depuis la loi de 2005, sa mise en œuvre reste complexe et semée d’obstacles pour ces jeunes qui rêvent de devenir des écoliers comme les autres. C’est pourquoi, l’association tend à développer plusieurs types de scolarisation, toujours en partenariat avec l’Education Nationale, acteur indispensable de ces dispositifs.

En 2023, l’Unapei Alpes Provence a accueilli 373 jeunes de 3 à 20 ans présentant une déficience intellectuelle ou des troubles du spectre autistique ou un polyhandicap.

Malgré les efforts fournis, la scolarisation des élèves en situation de handicap n’est toujours pas satisfaisante, souvent réduite à quelques heures ou demi-journées. Ces emplois du temps variables nécessitent par ailleurs plus de transport et ont ainsi une incidence financière rarement prise en charge par les financeurs.

Des résultats encore insuffisants en 2023

En 2023, grâce à l’accompagnement de l’association :

132 enfants se sont rendus à l’école ordinaire, en Unités localisées pour l’inclusion scolaire (Ulis) ou en classe ordinaire avec un Accompagnant d’Elèves en Situation de Handicap (AESH, ex AVS). Mais l’enseignement y est généralement inadapté et les enseignants manquent de formation spécialisée. Par ailleurs, le nombre limité d’AESH réduit le nombre d’heures en classe.

121 enfants ont fréquenté les Unités d’Enseignement des IME, mais faute d’ensei­gnants formés, ils n’ont eu qu’un enseignement partiel de 2 jours par semaine, souvent en 4 de­mi-journées.

35 enfants ont bénéficié d’une scolarité dans des Unités d’Enseignement Externalisé. L’Unapei Alpes Provence en a ouvert 7 depuis 2019 et d’autres devraient ouvrir à l’avenir pour permettre un parcours inclusif de la maternelle au collège. Concrètement, ce sont des classes installées dans une salle dédiée, au sein des écoles ordinaires, permet­tant un apprentissage pédagogique tout en renforçant l’autonomie par le partage de cer­tains temps scolaires et périsco­laires.

Cependant, 97 jeunes n’ont pas été ou ne sont plus scolarisés, principalement en raison du fait qu’ils ont plus de 18 ans et qu’ils ont terminé leur scolarité ou car cette dernière n’a pas réussi.

Les Unités d’Enseignement Externalisé : une forme de scolarisation à développer 

Pour pallier cette problématique, l’association se tourne vers le développement de ses Unités d’Enseignement Externalisé avec par exemple l’ouverture en septembre 2023 d’une unité maternelle (3-6 ans) autiste à l’école des Colombiers Manosque pour 10 écoliers, d’une unité à l’école des Férréols à Digne pour 6 écoliers et d’une unité élémentaire autisme à l’école de la Ponsonne à Manosque ainsi qu’une unité externalisé déficience intellectuelle dans deux écoles élémentaires de Marseille, l’école La Madrague de Montredon et l’école La Rouvière pour 13 écoliers.

Ces unités intégrées en milieu ordinaire se révèlent être tout autant bénéfiques pour les jeunes accompagnés que pour les autres élèves et professionnels des établissements concernés.

« La présence de l’UEE au sein même du collège est d’un grand bénéfice : le handicap est ainsi au coeur du quotidien des collégiens, les familiarisant avec l’idée qu’il fait tout simplement partie de la vie, que l’on peut s’adapter pour communiquer et pour donner une place à chacun. Ce vécu scolaire partagé et inventif est une expérience très riche, à même de marquer positivement et du­rablement les représentations de nos élèves, adultes et citoyens de demain. »

Déclare Laurence Langlois, principale du collège Jean Giono à Marseille, au sein duquel 11 jeunes polyhandicapés des Tamaris et de l’IME Les Figuiers se rendent 2 demi-journées par semaine.

L’ambition pour la rentrée 2024-2025 reste l’ouverture de ce type de classe en collège et plus globalement le développement du modèle d’Unités d’Enseignement Externalisé, qui se révèle être innovant, inclusif et mieux adapté.

Campagne de communication « L’Ecole pour tous ? »

Pour accompagner cette traversée vers le changement, l’Unapei Alpes Provence déploie une campagne de communication « L’Ecole pour tous ? » tout au long du mois de septembre. Déjà lancée lors de la précédente rentrée, cette campagne de communication grand public avait été diffusée pendant un mois aux habitants du 13, 04 et 05, qui ont pu apercevoir son affiche phare dans les transports en commun, sur les principaux axes routiers et bien d’autres endroits. Également déployée sur le web, ce sont près de 700 000 internautes qui ont été touchés sur Facebook.

Cette année, l’opération se renouvelle exclusivement en format digital afin de toucher un public plus large et plus nombreux. Relayée via Facebook et Instagram, cette campagne 2024 devrait permettre de faire connaître l’association et les solutions existantes, sans oublier les problématiques qui s’y rattachent, pour la scolarisation des jeunes en situation de handicap mental.

Travaillons ensemble pour ouvrir plus de portes d’établissements scolaires aux enfants en situation de handicap mental.