“Sans accro” – Le projet Addictions

 

En réponse à un appel à projets lancé  par l’ARS en 2018, l’Ari, Sauvegarde 13 et l’Unapei Alpes Provence travaillent de concert autour d’un plan d’actions afin de lutter contre les addictions (alcool, cannabis,  écrans, tabac, etc.). Les bénéficiaires du projet sont les personnes accompagnées, leurs familles/proches aidants et les professionnels des structures.

Concrètement, 5 ESAT de l’association, Les Lierres, Les Ormeaux, Les Citronniers, Les Glycines et Bléone Durance se sont inscrites dans cette dynamique de sensibilisation.

Le constat de départ :

– peu d’actions sont menées autour de ce sujet auprès des personnes en situation de handicap.

Les objectifs :

– protéger les jeunes et les adultes des établissements médico-sociaux et éviter leur entrée dans le tabagisme et les autres addictions
– aider les fumeurs désireux et/ou les consommateurs d’autres addictions à limiter ou arrêter leur consommation, de réduire les inégalités sociales face au tabagisme et aux addictions.

Les résultats attendus :

– une meilleure connaissance par les personnes concernées des méfaits du tabagisme et des addictions,
– une réduction du taux d’entrée dans le tabagisme et les addictions,
– une augmentation du nombre d’arrêts,
– une diminution de la consommation de tabac des fumeurs,
– un taux d’incidence réduit chez les personnes concernées,
– une diminution de l’anxiété.

Les actions mises en oeuvre :

Un état des lieux

En septembre 2020 une enquête a été réalisée auprès des usagers et des professionnels par le biais d’un questionnaire réalisé avec l’aide d’une équipe de l’INSERM sur les comportements face au tabac et la qualité de vie dans le secteur m dico-social. L’objectif était de mesurer la prévalence du tabagisme et d’autres types d’addictions et de déterminer la prévention à mettre en place pour répondre aux besoins de tous.

Des consultations individuelles de tabacologie

Elles peuvent constituer une étape importante dans le cheminement pour arrêter de fumer ou diminuer la consommation. Elles permettent de  dresser l’inventaire  du fumeur, apporte une surveillance médicale et surtout un suivi. Le premier entretien, en moyenne 45 minutes, permet de dresser l’histoire du tabagisme, évaluer la dépendance et décrypter le tabagisme de la personne, et évaluer la façon de fumer. Les consultations de suivi permettent ensuite d’apprécier les éventuels manques ou au contraire les signes de surdosage en nicotine si un traitement de substitution a été prescrit. Le futur ex-fumeur devra continuer à se rendre à ses consultations durant 3 à 6 mois, plus si nécessaire.

La formation des professionnels

Former les personnels et faire des interventions régulières permet de pérenniser le projet et de développer une culture de prévention des addictions. Le but est de constituer un pool de professionnels qui soient en mesure de déployer des actions avec l’aide d’experts.

Depuis 2019, 25 salariés de l’association ont pu bénéficier d’une formation sur le sujet.

Trois types de formation ont été déployées :
– La “Prévention des addictions “ : ce thème permet aux professionnels de développer une culture commune autour des addictions. Il s’agit d’une sensibilisation des professionnels sur les addictions, les effets des différents produits, notamment au regard des publics accueillis. Un module spécifique pour les infirmiers a été réalisé afin de les former sur les méthodes d’accompagnement des personnes en demande de sevrage tabagique et la prescription de substituts nicotiniques.
– Le développement de compétences psychosociales : un rôle clé dans la prévention des addictions. Des outils permettent aux professionnels d’aider les personnes à développer ces compétences. La probabilité de rentrer dans une addiction est ainsi réduite et la motivation de la personne est renforcée. L’aide à l’arrêt est aussi favorisée.
– L’éducation à la santé afin de savoir développer des outils de sensibilisation grâce à des techniques de pédagogie spécifiques.

Des séances collectives et individuelles de sophrologie

La sophrologie est un “entraînement du corps et de l’esprit pour développer sérénité et mieux-être, basé sur des techniques de relaxation et d’activation du corps et de l’esprit “. Cette méthode a fait ses preuves dans l’accompagnement à l’arrêt tabagique. Laeticia Marrou, Sophrologue diplômée d’état, intervient à ce jour aupràs de 30 personnes accompagnées dans nos établissements, en groupe ou en individuel.

Des ateliers d'habilité sociale

L’objectif est de développer les compétences psychosociales des personnes concernées, comme nous l’avons expliqué plus haut dans la formation des professionnels. Ces ateliers sont conduits dans les ESAT dans le cadre des soutiens en psychomotricité. Les compétences psychosociales se traduisent par la capacité à répondre avec efficacité aux exigences et aux épreuves de la vie quotidienne. C’est l’aptitude d’une personne à maintenir un état de bien-être mental, en adoptant un comportement approprié et positif à l’occasion des relations entretenues avec les autres, sa propre culture et son environnement. Elles ont un rôle particulièrement important à jouer dans la promotion de la santé au sens le plus large. Quand les problèmes de santé sont liés à un comportement, et ce comportement lié à une incapacité à répondre efficacement au stress et aux pressions de la vie, l’amélioration des compétences psychosociales pourraient être un élément influent dans la promotion de la santé et du bien-être ; les comportements étant de plus en plus impliqués dans l’origine des problèmes de santé.
Depuis les années 1990, les programmes d’éducation pour la santé axées sur les conduites addictives, se basent sur le développement des compétences psychosociales. Ainsi, les recommandations et outils d’intervention ont développé une approche transversale, centrée sur l’usage du produit mais aussi sur la question des connaissances, du rapport à l’autre, des choix et de la responsabilisation individuelle ou collective.
L’outil permet un travail de mise en situation sur les conduites à risque sous forme de débats ou de saynètes. Les participants sont amenés à aborder les thèmes de la relation à l’autre, de l’estime de soi et de l’esprit critique par groupe de 4 à 5, dans un cadre interactif, ludique et adaptable.

La mise en place des outils de prévention et de sensibilisation

À terme, chaque établissement devra mettre en place des ateliers de co-construction d’outils de prévention.

Des consultations individuelles selon les problématiques

Les personnes ont la possibilité de solliciter un accompagnement individuel auprès des associations partenaires suivantes :
– Le DICAdd13 : Dispositif de coordination des parcours de santé et d’appui à la pratique professionnelle dans le champ des conduites addictives, dans les Bouches-du-Rhône
– Le CoDEPS : Le Comité Départemental d’éducation et de Promotion de la Santé des Bouches-du-Rhône (CoDEPS13)
– Association Addictions France : Son action nationale va de la prévention aux soins, du travail social à la réduction des risques