Martine, 56 ans,
AJ les Ecrins, complexe Sud 05

Après 34 ans dans le commerce, Martine est reconnue travailleuse handicapée par la MDPH. Physiquement elle ne pouvait plus faire ce métier. Elle devait trouver une nouvelle activité.
Elle démarre une pré-orientation pendant laquelle on lui fait découvrir l’univers du médicosocial et plus précisément le travail d’AES. Elle n’en avait jamais entendu parler : « Aux infos, dans les médias, on ne parle pas des métiers du médico-social ».
Elle a commencé par faire des stages d’une semaine pour savoir si elle était sur la bonne voie : « J’ai eu une révélation, j’étais à ma place ». Mais faire un tel virage à 50 ans il faut du courage, ce n’était pas évident : « Mémoriser les informations, faire des épreuves, des oraux, c’était compliqué ! Et puis devenir stagiaire à mon âge ce n’est pas facile. L’équipe est plus jeune alors il faut trouver l’équilibre entre prendre des initiatives et rester à sa place ».
Il y a 3 ans elle rejoint le SAAJ les écrins de l’Unapei Alpes Provence. Elle est rattachée à l’atelier artyculture, un des 3 ateliers de référence de l’établissement. Tous les jours, Martine anime l’atelier qui permet de répondre aux besoins d’une dizaine de personnes, âgées de 20 à 60 ans, pour essayer de les faire progresser (activité artistique, maintien des acquis, réalisation d’un blog, etc.).

Son quotidien est rythmé par les rituels et plannings spécifiques dont les résidents ont besoin, et par les émotions des usagers, qui diffèrent d’un jour à l’autre. Il y a des montées d’adrénaline, mais les professionnels doivent gérer pour que les personnes accompagnées n’arrivent pas à la crise. « Leurs émotions leur appartiennent, nous on n’y est pour rien évidemment […] Mais s’ils ont passé une bonne journée, je suis contente, j’ai fait mon job ».